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Lentement, tu marchais sur cette route déserte qui menait vers cette ville, dont tu n'avais entendu parler de l'existence que par de simples rumeurs. On racontait que quelque part à travers ce vaste continent d’Amérique du Nord, se trouvait un territoire portant le nom de Minneapolis, une ville utopiste qui cherchait à vivre par elle-même en répondant à ses propres besoins. À tes oreilles, cette annonce résonnait comme une douce mélodie aberrante qui promettait un rêve aux plus naïfs et aux plus innocents des imbéciles. Toi qui avais vécu ta vie en Afghanistan, dans cette terre de désolation où régnaient la mort et le désespoir, la lutte pour la survie était ton quotidien. Tu ne croyais plus désormais en de telles choses fantaisistes. Tu savais que tout cela n'était que des mensonges pour duper le monde.

Cependant, tu marchais sur le chemin qui te menait vers cette ville imaginaire. Malgré les avis de tes camarades, si on pouvait appeler ainsi les hommes qui se servaient de toi comme tu te servais d'eux, tu pris la décision de quitter ton pays natal, ce cocon de tendresse là où se trouvaient encrées tes racines. Tu savais qu'une telle ville ne pouvait exister, tu savais que la paix n'était qu'une illusion, tu savais que même si celle-ci parvenait à se construire, ce n'était que temporaire avant que l'homme ne la détruise de sa propre main. À vrai dire, tu étais même prête à le faire toi-même par pure vengeance contre ce monde, contre ce dieu, contre ces hommes. Tu ne haïssais que trop ce monde pour t'avoir retiré ceux qui t'étaient chers. Tu n'avais plus rien, ni proches, ni parents, tu étais un orphelin. Tu ne ressentais plus rien, ni regret, ni chagrin, tu n'avais plus rien à laisser derrière toi. Désormais, tu ne nourrissais plus qu'une haine infinie. Seulement, une partie de toi-même cherchait à croire en cet espoir qui germait dans ton cœur, telle une graine qui s'apprêtait à fleurir. Tu refusais de l'avouer, ta terre qui t'avait élevé comme sa progéniture avait fait disparaître en toi ces sentiments, ton visage froid comme la glace ne voyait plus aucune lumière, mais.. Inconsciemment, tu cherchais encore cet espoir qui pourrait te guider vers un avenir meilleur…

Après un soupir, tu oublias toutes ces idées et tu continuas ton chemin. Tu ne voulais pas t’embrouiller avec ces mille pensées inutiles, tu devais te concentrer sur ton objectif actuel. Cela faisait plusieurs jours que tu errais telle une ombre perdue dans ce territoire inconnu. Tes vivres s'étaient épuisés, il ne te restait à peine de l'eau pour tenir jusqu'à la fin du voyage, mais tu ne voyais aux alentours aucune source qui pourrait te permettre de te déshydrater. Sans deuxième solution, tu continuais d'avancer et tu continueras tant que ton corps sera en état bougé. Se reposer était trop facile, s'endormir dans un coin et ne laisser qu'un cadavre était un bien trop grand cadeau pour ton ennemi. Tu devais arriver à cette ville, tant que ton esprit demeurait toujours présent, tu continueras d'ignorer la fatigue de ton corps. Suivant cette route qui te menait vers ta destination, tu avançais, lentement. Il te restait encore du chemin, mais il te restait encore des forces et de la volonté.

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Le paysage semblait abandonné de toute trace de vie. Aucune âme ne se trouvait dans ces environs vides. Plus tu avançais sur cette route qui te paraissait interminable, moins tu ne voyais la fin. Suite à plusieurs minutes de marches, tu parvins finalement à atteindre l'autoroute 35W, celle qui allait te guider jusqu'à ta destination. C'était un soulagement pour toi que de savoir que ton objectif n'était plus bien loin. Seulement, il restait encore du chemin à parcourir, tu ne devais pas te reposer avant d'avoir atteint cette ville que tu recherchais tant. Sans le moindre changement pour toi, tu continuais ta route, sans aucune une plainte, sans aucun un soupir, sans aucun mot, seul le silence s'émanait de toi.

Tu remarquais de nombreuses voitures qui peuplaient les environs, abandonnées et rouillées, personne ne semblait les entretenir. Cette autoroute ressemblait à une décharge. Cependant, pour toi qui vivais dans un pays de misère, cette décharge te rappelait ta terre natale et ta maison, c'était un paysage comme un autre. Tu demeurais indifférente, poursuivant ton chemin sans te soucier du reste.

Soudain, ton regard fut brusquement attiré par quelque chose de brillant étoile dans l'ombre. Ne pouvant réprimer ta curiosité grandissante, tu te rapprochas de l'élément qui semblait ressortir de ce paysage morne et tu découvris la présence d'un poignard caché entre les débris d'une vieille voiture abandonnée parmi tant d'autres. Immobile devant la surprise de voir un objet en si bon état alors que tout paraissait vieux et famé, tu ne pus empêcher un léger sourire presque imperceptible de s'étirer sur tes lèvres.

S'agissait-il d'un cadeau ? Tu ne comprenais pas devant ce mystère, comment cet objet pouvait-il être intact alors que tout semblait en ruines ? Jetant quelques regards aux alentours, tu ne vis personne. S'il s'agissait d'une chance accordée à ta personne, autant la saisir. Bien qu'intérieurement, tu savais qu'une telle chose ne pouvait exister, mais qu'importe. Tu rangeas l'objet dans ta poche que tu conservais dans ta main. Si une arme se présentait à toi, cela voulait sans doute dire que le danger ne tardait pas à se manifester également. Ce n'était qu'une simple intuition.

Alors que tu t'apprêtais à quitter ces lieux pour continuer ton chemin, tu eus un instant de doute qui te retint en arrière. Il était impossible de trouver une telle chose dans ces lieux, pourtant, il était bien là. Intriguée, tu continuas à fouiller la voiture. C'était sans nul doute absurde, mais pourtant, tu tenais entre tes mains l'absurdité même. Rien en pouvait t'empêcher d'espérer trouver une autre merveille par un simple hasard ou même un indice pour la suite à venir.