Amelia fulminais. Faisant les sans-pas devant le city-hall, telle une lionne en cage, elle semblait prête à exploser.
En effet, l’épisode de l’inventaire était encore frais dans sa mémoire et la colère qu’elle avait ressentie face à la découverte du vol de nourriture n’était pas encore totalement passée. Mais plus que tout, d’avoir pu constater l’état de leurs réserves l’avait confortée dans son idée : ils allaient tous dans le mur. Leurs ressources s’amenuisaient de jours en jours et les quartiers sécurisés par les Milleniums étaient déjà vidés de tout ce qui pouvait servir ou presque.
Alors, malgré qu’elle ai voté pour l’autre candidate, souhaitant la stabilité plutôt que l’extension… elle devait bien reconnaître que la politique d’exploration de leur nouveau chef était nécessaire. Les installations précaires qu’elle est les autres avaient retapé ou créées de toute pièce demandaient sans cesse d’être réparées, améliorées, rafistolées… S’ils venaient à les perdre ou à tomber à cours de vivre, la situation deviendrait catastrophique.
Non. Pour arriver à la stabilité et à l’harmonie qu’elle désirait tant, ils devraient aller toujours plus loin pour ramener ce dont ils avaient besoin. C’était la seule solution… à court terme tout du moins.

C’est avec cette résolution qu’elle avait répondue présente, sans une once d’hésitation, lorsque Hamond avait lancé son appel pour la première expédition. Bien que le terme soit un peu pompeux pour un compte rendu de l’état du quartier à cinq cent mètre de leur propre quartier général.
Enfin… ce n’est pas comme si la mission allait être une promenade de santé. Big Mike avait pris une balle quand même dans le coin… Et Amelia était loin d’être une tireuse hors-pair.
En espérant que le reste de l’équipe puisse gérer ces problèmes pendant qu’elle s’occupait de ce qu’elle savait faire…

Elle entra d’un pas pressé dans le bâtiment lorsque l’heure vint. En se dirigeant à l’étage, elle croisa un homme qui allait dans la même direction. Une nouvelle tête. Ce sera l’occasion de faire connaissance, se dit-elle. Mais lorsqu’elle arriva dans le bureau du grand chef… elle pris un coup à l’estomac.
Deux… ils n’étaient que deux.
A croire que l’avenir de leur communauté n’intéressait personne. Elle sentait avec répulsion, l’envie désagréable de tous les traiter d’égoïstes. C’était injuste de faire ainsi des généralités… mais entre cette mission et l’inventaire quelques jours auparavant… la coupe commençait à être pleine.

Elle serra les deux, écouta le speech, hocha la tête et se prépara mentalement à ce qui l’attendais. Lorsque le chef s’interrompit, elle sortit de son silence, les bras croisés, plongeant ses yeux dans ceux de Mark :

- Quel matériel avons-nous à notre disposition ? A part le talkie, j’entends bien. Et si j’ai bien compris, notre mission consiste juste en un tour du proprio, un compte-rendu de l’activité là-bas ? Pas de sécurisation des lieux ou de récolte quelconque à l’ordre du jour. Correct ?